dimanche 6 janvier 2013

La tension de l'immigrant

5 janvier 2013

Je termine mes vacances des fêtes. Au cours des deux dernières semaines, j'ai lu mon premier roman de Dany Laferrière : L'énigme du retour.

J'avais perçu un certain changement, une maturité plus sérieuse dans le personnage de Monsieur Laferrière dans les rares prestations télévisuelles ou radiophoniques de l'auteur. Cela m'avait intrigué et donné envie de me plonger dans son univers littéraire pour la première fois. J'ai été enchantée.

L'énigme du retour, c'est le retour de l'émigrant à sa terre natale, le temps d'un voyage, le temps d'un deuil. C'est le deuil du père, mais aussi du pays natal. C'est un voyage d'observation et d'introspection, parfois brouillon comme les sentiments, mais qui toujours retrouve son fil conducteur et ramène le lecteur dans l'émotion exacte que l'on veut transmettre.

Écrit dans un genre de prose poétique, la lecture est fluide comme une prose, mais rythmée comme une poésie.

Le deuil du père... quel choc. Tout ceux qui l'auront vécu, sans exception, le comprendront et apprécieront les quelques lignes, sans étalages, tout en questions, en manques, en souvenirs, qui tentent d'exprimer cette perte d'une vie.

Quant au récit de l'émigrant, merci pour ce portrait d'Haïti que je n'avais pas encore saisi; pour ce parrallèle au Québec, terre aimée du nouveau citoyen; pour l'expression, enfin, de ce qu'est l'immigrant, et j'ajoute l'enfant d'immigrant : un être dans deux pays.

Et le roman se termine sur cette énigme réelle, à la fois du retour au pays natal, à la fois au retour à la terre d'adoption, sans plus exactement savoir d'ou nous sommes.

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