dimanche 13 janvier 2013

Réduction

J'aime manger. C'est un des grands plaisirs de ma vie. L'un des derniers dans lequel je voudrais couper. Parce que même à sa plus simple expression, la cuisine, la nourriture reste un plaisir.

Chaque geste dans ma cuisine est emprunt de plaisir et de reconnaissance. J'aime avoir la capacité de renouveller sans cesse ce qu'il y aura à table, alors que le placard semble présenter la même suite d'ingrédients. Ceux-ci, assemblés, parés, avec curiosité et gourmandise, prendront formes et couleurs pour l'appétit de nos ventres comme de nos yeux.

Et dans ma cuisine, je songe. Je laisse totalement le temps couler au rythme de la cuisson des aliments. Alors que les sauces se réduisent, mes pensées s'allègent. C'est ma méditation. La cuisine représente mon plaisir gourmand, mon temps à moi, mon occupation importante et mon moment de philosophie. Les yeux rivés sur l'ébullition des bouillons, je laisse dériver mes pensées et s'éloigner mes soucis. Et lorsque nous serons tous à table, pour prendre le temps de manger et de parler, ce sera l'apogée gourmande et calme, d'une journée bien remplie pour tous.

Je transfère ce plaisir à la dégustation de la cuisine des autres, à découvrir et goûter les restaurants de la région, à refaire le monde autour des meilleures assiettes. Et lorsque nos estomacs sont remplis à craquer, quand même s'asseoir en voiture devient ardu, quand le corps crie les abus gourmands, reste à nos têtes et nos coeurs les discussions sans fins, plus délicieuses que chaque bouchée.

Ma cuisine est sociale : un lieu d'échange en petit ou grand comité. Le repas devient un partage de nourriture, de plaisir, comme d'idées, d'opinions. Ce sont ces ingrédients essentiels de communications qui font la saveur et la richesse des aliments.

Dans la préparation d'une simple tartine, il peut y avoir amour, consolation, présence ou joie. Ou tout ensemble. Il y a un petit moment de communion, si important.



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